mardi 9 juin 2020

Souverain C


Depuis mars, notre civilisation est mise à l’arrêt par un micro-organisme. Nos machines volantes ont les ailes coupées et notre avidité de consommer ronge son frein. La moitié de l’humanité est sommée de revenir à l’essentiel. Une pause pour respirer avant de retourner à l’anormal ?

Notre système toxique profite de la crise sanitaire pour accélérer la régression démocratique : restreindre nos libertés sociales, surveiller nos comportements, renforcer l'atomisation individuelle et creuser la désolation émotionnelle par l'emprise totalitaire (bureaucratique, numérique et policière) sur nos vies.

Marchands de doute,
état d'urgence légal, capitalisme patriarcal, souffrance animale, racisme environnemental : la révolution conservatrice mobilise la stratégie du chaos pour déployer son projet transhumaniste.

Et si nous retournions cette crise en son contraire pour en faire une opportunité de régénérescence politique ? Et si la distance physique créait l’espace pour la résistance civique ?

Aujourd’hui nos sociétés sont à la croisée des chemins. Entre démocratie et barbarie, nous devons choisir notre destin. Sobriété partagée ou accumulation cuirassée : nous pouvons conduire notre déclin.

Telle est l’invitation cachée au cœur de ce qui a cloué au sol les fantasmes d’Icare. Revenir sur terre, retourner à nos besoins fondamentaux. A une lettre près, « coronavirus » est l'anagramme de « souverain c ».

Synonyme de « citoyens-rois », coronavirus annonce l'avènement, le couronnement de l'intelligence collective distribuée. Coronavirus nous invite à décoloniser nos imaginaires de la sorcellerie capitaliste et à refonder politiquement nos communs. 

Premières étapes de ce processus constitutionnel : populariser les assemblées et nous rassembler en peuples. Notre système fait la guerre au vivant. Déclarons la trève générale.


https://blog.p2pfoundation.net/the-snowflake-model-marshall-ganz-on-how-technology-has-changed-organizing-revolutions/2011/07/31