dimanche 26 juillet 2020

Malcom Ferdinand, "Une écologie décoloniale"

Dans la tempête, comment faire monde avec nos Nègres ?

 

En réparant ce que notre "habiter colonial" doit aux vivant·e·s privé·e·s de leurs sols et de leurs corps, refoulé·e·s à fond de cale de l’arche de Noé, réduit·e·s à des ressources de reproduction de notre domination globale. Quand iels ne sont pas jeté·e·s par-dessus bord de nos canots de sauvetage planétaire.

 

L’écologie décoloniale déconstruit la constitution patriarcale, esclavagiste, raciste, sexiste et spéciste de notre modernité occidentale. Et rend justice aux tierces exclues.

 

A rebours du suprémacisme blanc de l’Anthropocène, l’ontologie relationnelle de Malcom Ferdinand panse et pense la double fracture environnementale et coloniale au cœur du "Plantationocène".

 

Cette esthétique de la Terre-mère invite à une "cosmopolitique de la relation" qui referait monde entre les humains, avec les autres qu’humains, pour la justice globale, sociale et climatique.

 

https://www.seuil.com/ouvrage/une-ecologie-decoloniale-malcom-ferdinand/9782021388497



vendredi 24 juillet 2020

Achille Mbembe, "Brutalisme"

"Brutalisme": nouvelle version du capitalisme structurée par la computation numérique, devenir-machine de l’humanité réduite à des données calculables.

 

Encore et toujours remplacer l’égalité terrestre des vivant·e·s en cohabitation par l’équivalence abstraite des marchandises en circulation:

 

-       annihiler l’espace par le temps;

-       dévitaliser la communication;

-       vider les êtres de leurs fluides;

-       décomposer les corps jusqu’à l’information;

-       imposer la suprématie aux majorités;

-       absorber le politique dans le militaire.

 

Décrire la sorcellerie transhumaniste depuis la postcolonie et réclamer réparation pour la Terre tout entière.

 

https://editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Brutalisme-9782348057496.html

 

lundi 20 juillet 2020

Antoinette Rychner, "Après le monde"

Comment la vie sociale reprendrait-elle après que tout se soit effondré? L'épopée raconte le monde en 2023 (après la catastrophe), 2030 (l'entraide pour revivre) et 2049 (quand le pire restait à venir).


Émancipées du capitalisme patriarcal, le nous inclusif tisse la trame de l'espérance: "Nous nous relaterons donc au féminin pluriel. Circonstances comprises où nous n'avons été qu'une seule, ou en compagnie masculine" (p.23).

Le récit, porté par deux femmes bardes (les "bardesses"), compose chant pour se souvenir, chants de témoignage, chant pour redémarrer, chant à gémir et chant pour tenir, en alternance avec les voix de 20 femmes.

Pour chacune des consonnes de l'alphabet et en écho poétique aux "voyoutes", ces voyelles rebelles, "citoyennes, d'ex-pays riches dont nos sociétés ont causé le plus de ravages, mais nous ne détenions, derrière les masques démocratiques de nos Etats-nations, aucun pouvoir réel" (p.241).

http://www.buchetchastel.fr/apres-le-monde-antoinette-rychner-9782283033258