(Lecture) Quels enseignements
retirer du futur ?
Déceler les signes du
divin dans notre quotidien et restaurer chez l'humain sa capacité à faire
histoire en conscience : telle est la lecture de l'Apocalypse de Jean que nous offre Pierre
Trigano, inspiré par une intelligence nourrie de sagesse.
Pierre Trigano applique à
ce texte obscur de la Bible hébraïque la méthode de contemplation prolongée et holiste
qu’il utilise pour l’analyse des rêves initiée par Jung et pour
l’interprétation serrée des classiques de la
tradition philosophique et religieuse.
Cette lecture symbolique
mais non rhétorique intègre toutes les manifestations concrètes de l’esprit
(politiques, sociologiques, psychiques et physiques) et propose une
compréhension exhaustive des signes de notre humanité, déposés de toute
éternité.
Mû par le devoir moral de
transmettre les messages qu’il a reçus en interrogeant ainsi l’inconscient de
la Bible, Pierre Trigano nous expose les raisons d’espérer la liquidation
prochaine de la domination capitaliste globale et d’investir dans l’avènement
terrestre de la communauté humaine universelle, libre et solidaire.
Si la prédiction aliène
notre humanité réduite à des comportements programmés, la prophétie libère
notre puissance d’agir dès lors que nous avons collectivement la maturité
psychique pour endosser nos responsabilités politiques et renouer l'alliance cosmique.
Telle est la leçon du
décryptage par Pierre Trigano de l’Apocalypse de Jean, texte
indéchiffrable il y a 1900 ans et dont l’exégèse en profondeur nous livre aujourd’hui les
promesses émancipatoires et jubilatoires.
http://www.reel-editions.com/et_le_capitalisme_tombera-par-pierre_trigano-35
(Lecture) Comment rendre au
socialisme sa force pratique de changement dans la société en vue de
l’émancipation des individus ?
Axel Honneth reformule la
promesse inscrite dans la Révolution française: liberté, égalité et fraternité
sont les aspects complémentaires de la même "liberté sociale", par laquelle
nous agissons "les uns pour les autres", dans l’entraide et la solidarité,
plutôt que seulement "les uns avec les autres", comme des propriétaires
privés mus par leurs intérêts égoïstes.
Axel Honneth repère deux
erreurs de jeunesse qui ont réduit l’utopie socialiste à une doctrine politique
parmi d'autres et l’ont déclassée face à notre réalité démocratique. D’un côté,
l’héritage industriel devenu obsolète : donner la priorité à l’économie des
biens, investir le prolétariat ouvrier d’une mission eschatologique et
disqualifier l’action politique sous les lois immuables du progrès historique.
De l’autre côté, l’opposition au libéralisme politique, lequel garantit les
droits subjectifs individuels protégeant la formation autonome de la volonté de
chacun dans toutes les sphères différenciées de la société (famille, marché,
Etat).
Le ressort et la finalité
de la liberté sociale portée par le socialisme sont de libérer les promesses
déjà inscrites dans le présent et d’en universaliser les conditions institutionnelles
et les bénéfices concrets pour tous. Dans son actualisation postmarxiste et
anticapitaliste du socialisme, Honneth reprend la vision expérimentale de John
Dewey : abolir les restrictions empiriques et les déformations systématiques de
la communication sociale réellement existante permet aux individus
interdépendants d’augmenter leurs interactions réciproques et, ce faisant, de
faciliter l’expression de leurs talents particuliers et leur recherche
coopérative de la vérité.
http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/NRF-Essais/L-idee-du-socialisme
(Lecture) Et si on incitait
"les hommes à ressembler davantage aux femmes telles qu’elles sont
aujourd’hui, c’est-à-dire des personnes effectuant un travail de care de
base" ? Eclairant renversement de perspective sur les crispations autour
de l'égalité femme-homme.
Dans son article
"Après le revenu familial" (pp. 153-188 du recueil ci-dessous), la
philosophe féministe de gauche Nancy Fraser nous invite à repenser l’Etat-providence
postindustriel afin de promouvoir l’équité complète
entre hommes et femmes. Elle déconstruit le genre et propose le modèle de
"pourvoyeur universel du care".
Il s’agit de prendre le
meilleur des deux modèles existants. D’un côté, le modèle du "soutien de
famille universel" qui, en prônant l’égalité formelle entre hommes et
femmes, force en réalité celles-ci à entrer dans la vision du
citoyen-travailleur dominée par un préjugé androcentré. De l’autre côté, le
modèle de la "parité du pourvoyeur du care" lequel, sous couvert de
préserver la différence de genre, établit une double norme dans les politiques
publiques et manque de respect équivalent pour les activités et les modèles de
vie dits "féminins".
http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Le_feminisme_en_mouvements-9782707173645.html