vendredi 29 décembre 2017

Subjectivité


Variation sur “Science sans conscience n’est que ruine de l’âme” (Rabelais) 

En quatrième, la conscience : le problème peut-être le plus difficile à poser 

En premier, le champ des connaissances possibles. La science physique traite la question de l’objectivité dans les termes d’une théorie de l’information alors que la science psychique reconstruit la question de la subjectivité dans les termes d’une théorie de la signification. Elles décrivent de l’intérieur le même monde - figure 1

En second, la structure relationnelle de ma subjectivité. Ou comment le Moi se relie aux personnes grammaticales (Je/ipséité, Tu/altérité, Vous/sacré et Nous/société). Les pathologies de la subjectivité se manifestent sous forme d’unilatéralisations (inflation de l’Ego, dilution dans l’inconscient personnel, évaporation dans la spiritualité ou suradaptation à l’image sociale) - figure 2

En troisième, mon âme est l’étincelle de la divinité dans la subjectivité. Mes expériences vécues, en tant qu’hologrammes, s’alimentent à deux foyers psychiques complémentaires : sur le plan fonctionnel, le Moi veille à mon adaptation au monde et, sur le plan existentiel, le Soi conduit mon individuation dans le monde. Ces sources convergent dans le flux de ma vie accomplie - figure 3

 
1. Extrait de M.-L. von Franz, Nombre et temps,
La Fontaine de Pierre, 2012, p. 72
2. Structure relationnelle du Moi et ses pathologies
3. Notre terre comme un hologramme


dimanche 3 décembre 2017

Capharnaüm


Et voilà, c’est parti pour la rédaction de mon nouvel essai sur la communication politique non violente. 

Comment en finir avec l’impuissance et la résignation sans se déchaîner dans les luttes pour la reconnaissance, ni se replier dans une spiritualité niaise ? Que nous raconte du politique le retour des rituels magiques ? Quelles responsabilités sociales endosser en cohérence avec nos sentiments ?

Après avoir tourné et retourné le problème, je dessinerai les médiations rationnelles que nous pouvons offrir à l’âme du monde pour qu'elle se réalise ici-bas. En effet, mon impuissance politique renvoie autant à la clôture narcissique du bocal administratif et médiatique qu’à la violence faite à l’être dans son invite à le reconnaître.

Dans son concept, la communication politique non violente n’est pas l’application de la technique de communication non violente à l’arène politique pour en civiliser les échanges. Il n’est pas plus l'idéal de la communication entre acteurs politiques non systématiquement déformée par la domination. 

La communication politique non violente serait simplement l’expression imparfaite de notre puissance d’agir en public.

05 mai 2018 : l'article a été accepté pour publication dans Les C@hiers de psychologie politique (n° 33, été 2018).

Et en PDF ici

 


Domination


La violence conjugale ce sont aussi les victimes (pères maltraités, compagnons battus) de ces femmes blessées et meurtries par un pôle d'énergie masculin négatif. Ce volet ténébreux de leur puissance d’affirmation Yang, nourri aux offenses autoritaires et pétri de ressentiments vindicatifs, hante la psyché de ces femmes violentes à l’égard des hommes.

Quelle que soit leur expérience personnelle des hommes ou leur héritage familial du patriarcat, ces femmes, triomphantes dans leur maternité ou indépendantes dans leur Amazone, perpétuent la domination tant décriée.

Que ressentez-vous à l’égard de ces compagnons battus, fascinés et effrayés par leur propre idéal de toute-puissance projeté sur leurs tortionnaires castratrices ? Face à leur déesse seraient-ils simplement de tendres chérubins asexués et fragiles, vous inspirant pitié et mépris ?

Que ressentez-vous à l’égard de ces pères maltraités, éjectés de leur rôle éducatif voire privés de leurs enfants du fait de leur mère, une fois qu’ils ont déposé leur petite graine et s’épuisent à tenir le choc de vos pulsions ambivalentes ? Seraient-ils trop efféminés, pas assez virils ou bien (et en même temps) trop peu tendres, abusivement machos ?

Je me réjouis que de nombreux hommes soutiennent à nouveau l’émancipation des femmes. Si la peur change de camp, je souhaite aussi que l’amour reprenne ses droits dans notre lutte contre la domination. Au nom de mon père et de son père. Et pour mes fils et leurs âmes sœurs.

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Charles_Andr%C3%A9_van_Loo_-_Mlle_Clairon_en_M%C3%A9d%C3%A9e.jpg

mardi 28 novembre 2017

Régressions

Sommes-nous d’accord de nous rassembler autour des valeurs de violence et de barbarie ?

Sommes-nous prêts à communier dans l’apologie de l’humiliation et de la domination ?

Sommes-nous OK pour célébrer la fête du football national aux sons d’une vision du monde abjecte ?

C’est ce que nous propose l’Union belge de football en choisissant Damso pour porter les couleurs de notre équipe nationale au Mondial 2018.

Je ne me reconnais pas dans la société inhumaine que nous préparent nos élites politiques et médiatiques.

Je refuse de laisser des voyous, tirés à quatre épingles ou en guenilles, confisquer nos icônes sportives nationales pour afficher leurs instincts bestiaux et vénaux.

Je suis trop attaché à la liberté d’expression, artistique ou autre, pour me laisser piéger dans ce détournement cynique de la culture populaire.

Le silence assourdissant, la trahison des clercs font pitié : comment pouvez-vous avoir perdu le sens commun démocratique pour banaliser de telles régressions ?


dimanche 5 novembre 2017

Compléments

Je me sens assez bien dans ma peau pour ne pas devoir me promener les couilles en bandoulière. Mais là, les gars, j’ai honte de mes frères.

Je me sens assez bien dans ma tête pour m’accepter tel que je suis et essayer d’en faire autant à l’égard de mon prochain. Mais là, les filles, je vous demande pardon.

Je me sens assez bien dans mon cœur pour exprimer cahin-caha mes sentiments à l’égard de ceux que j’aime. Mais là, je suis en colère sur l’humanité en moi.

Bravo à celles qui affrontent leurs peurs et le jugement social et qui brisent la loi du silence. Dépasser l’impuissance sans verser dans la violence. Malgré les Trump, Weinstein, Poutine, DSK et autres gorets boursouflés par leur suffisance. Combien de petits mâles lâches et anonymes ces prédateurs encouragent-ils ?

Alors oui, les mecs, vous faites pitié à mendier un peu de reconnaissance en traitant toutes les meufs qui bougent de "charmante" et en susurrant des obscénités entre vos dents, à leur passage.

Alors oui, les testiculeux, plaignez-vous d’être incompris et mâles-traités lorsque toutes ces fausses victimes ingrates de notre fécondité débordante vous éconduisent.

Alors oui, lorsque les insinuations graveleuses, enrobées dans le compliment gluant, sont mises à jour, ces chevaliers servants, démasqués dans leur mauvaise foi, deviennent agressifs et orduriers.

Qu'avez-vous connu comme enfant pour en arriver là ?

Petits garçons, en quoi vous sentez-vous menacés à voir les filles se réconcilier avec le masculin positif en elles (cette force de créer, d’affirmer, d’agir, d'entreprendre et de différencier) ?

Petits garçons, en quoi avez-vous peur de réhabiliter la féminité en vous (cette ouverture, cette sensibilité, cette écoute, cette sensualité et cette capacité de mise en relation) ?

Le problème réside autant dans la crispation du patriarcat sur ses prérogatives de domination qui lui échappent dans un monde de plus en plus égalitaire, que dans les menaces sourdes du matriarcat sur l’émancipation des individus, hommes et femmes.

Nous avons tous, homme et femme, une part de féminité et de masculin en nous. Les comportements de ces harceleurs ne racontent-ils pas aussi cette sensibilité réprimée, cette part féminine niée ? Plutôt que de se faire la guerre entre sexes, si nous essaiions la complémentarité du masculin et de la féminité en nous et avec les autres ?



(affiches apparues dans les rues de Bruxelles début novembre 2017) 

 

mercredi 6 septembre 2017

Kaléidoscope

Kaléidoscope raconte l’effort d’une âme pour s’incarner malgré sa prison conceptuelle. C’est un voyage à l’intérieur de la tête d’un philosophe praticien. 

Partant de ma clinique, je prends du recul critique sur ce que je fais dans mon cabinet de consultation et comment j'en suis arrivé là dans mon parcours biographique, avant de fournir des repères théoriques à ceux qui, comme moi, souhaitent poursuivre leur cheminement spirituel sans renoncer à l’usage public de la raison.

Le ton est lucide et drôle tandis que le contenu est dense et authentique. On y rencontre une série de personnages hauts en couleur qui forment mon bestiaire de la communication thérapeutique. Kaléidoscope se veut une pédagogie de la vie sur Terre.
 


Cette plaquette professionnelle peut être obtenue ici ou sur Amazon




dimanche 7 mai 2017

Métaphysique


Notes de travail pour une
métaphysique de la conscience


Logique :
1. L’être demande à être reconnu (l’amour, loi de la totalité) 
2. Réalité : la totalité est quaternité (axiome de Marie, Unus Mundus)
3. Rationalité : l'homme-signe est quaternité (sémiotique transcendantale, nombres premiers naturels)
4. Unicité : la communication est reconnaissance de soi dans l'autre (union des contraires comme médiation réciproque de la réalité et de la rationalité)

Physique : 
5. Le futur est potentialités, le passé est nécessité, le temps vécu est leur actualisation (double causalité)
6. L’âme est l’étincelle de la divinité dans la subjectivité 
7. L'individuation est l'hologramme du champ akashique
8. La liberté d'opinion donne corps à la conscience (magie)

Pratique : 
9. Une double spirale pour le devenir Soi : interroger le connu, explorer l’inconnu (déambulation sacrée)
10. Quatre points d’entrée complémentaires pour le Moi (subjectivité) : Je (ipséité), Tu (altérité), Nous (société), Vous (sacré)
11. Un seul rythme cosmique : la respiration (Yin-Yang, Tsimtsoum)
12. La désobéissance civile est la communication politique non violente de la Terre (espaces publics autonomes, écoféminisme)

Thérapeutique : 
13. Les technologies de l’esprit disciplinent l’inflation de l’Ego (soin spirituel du Je)
14. Les états non ordinaires de conscience facilitent le retraitement adaptatif des mémoires pathologiques (soin spirituel du Tu)
15. Les rituels oraculaires accueillent l’âme du monde (soin spirituel du Nous)
16. Les expériences transpersonnelles reconnectent la subjectivité à la source éternelle (soin spirituel du Vous) 


dimanche 5 février 2017

Politique

L’obscénité publique provient de la désinhibition médiatique de nos inconscients personnels. Elle manifeste dans nos parlers la violence symbolique de la domination capitaliste.

En réponse à l’inconscience des politiques, une politique de l’inconscient aurait pour tâche de reconnecter l’action collective au Soi, foyer intemporel de la souveraineté non violente et source cachée de la puissance publique émancipatrice.

Et si la désignation par tirage au sort de nos mandataires publics exprimait mieux la souveraineté du peuple, en réponse à l’épuisement de nos processus démocratiques électifs, réduits aujourd'hui à départager les oligarchies politico-médiatiques ou à les expulser par un tribun chauvin et démagogique ?

En réinjectant le hasard dans les processus démocratiques, le tirage au sort corrigerait les excès de la volonté populaire : la démocratie représentative se verrait explicitement complétée par son inconscient collectif, plutôt que de le censurer et le laisser nous contaminer en sous-main.

Cette hypothèse serait compatible avec la notion ambitieuse de « démocratie délibérative » (développée par la recherche contemporaine en sciences politiques et sociales) dès lors que le destin (actif, dans la démocratie athénienne, lors du tirage au sort parmi les volontaires aux charges publiques) serait remplacé par une conception du temps où « nos intentions causent des effets dans le futur, qui deviennent à leur tour les futures causes d’effets dans le présent » (Jacques Vallée, 2011).

Maintenant, quelles seraient les institutions sociales de cette politisation de l’inconscient collectif ? Par quelles voies publiques le Soi organiserait-il l’inconscient collectif afin d’alimenter la puissance unilatérale du Moi aux ressources partagées de l’Être ?

Sur le plan de l'opinion publique, le « Rêvodrome » serait le médium communicationnel de cette politique postétatique de l’inconscient : une plate-forme électronique, ouverte et transnationale, de partage et d’analyse de nos rêves. L’expression à ciel ouvert de notre imagination active et la réappropriation de la sagesse des peuples par l’interprétation collective des symboles de l'Âme du monde formeraient une alternative positive à l’espace public médiatique grammaticalement dégénéré.

Sur le plan de l'autonomie individuelle, le « Berlingot », monnaie parentale, faciliterait l’échange de talents contre du temps d’accueil de qualité pour les tout-petits. L’enjeu est de développer des milieux d’accueil de la petite enfance qui réaliseraient la socialisation précoce des futurs citoyens sans discrimination, tout en permettant aux entreprises d’investir, dès maintenant et en toute transparence, dans la reconnaissance des profils professionnels les plus prometteurs.

Médium de solidarité ni financier, ni bureaucratique, « Berlingot » formerait le ferment des pépinières de parents, communautés locales d’apprentissage des compétences parentales, afin d’offrir du temps libéré et de l’amour aux familles et, nourri des enseignements du « Rêvodrome », paver la voie à l’individuation de leurs membres.

Références :

·       Charles Girard & Alice Le Goff, La Démocratie délibérative. Anthologie de textes fondamentaux, Hermann, 2010
·       Philippe Guillemant, La route du temps, Le Temps Présent, 2014
·       Bernard Manin, Principes du gouvernement représentatif, Flammarion, 2012
·       Etienne Perrot, Les Rêves et la Vie, Edition du Dauphin, 2007


dimanche 8 janvier 2017

Berlingot

La monnaie parentale "Berlingot" est l’engrais collaboratif de la pépinière de parents "ParenTissages". Cet espace éducatif extrascolaire, basé sur la solidarité familiale, prépare les enfants au savoir-vivre-ensemble de demain*.


Soutenir les familles


Comment construire le savoir-vivre-ensemble de demain ? (1) Quelle est la contribution du secteur de la petite enfance à cette ambition ? Quelles réponses précoces aux risques de fragmentation sociale, d’insécurité sanitaire et de régression démocratique ?

La famille est le milieu de socialisation primaire des personnes : la personnalité de l’enfant s’y développe par l’accès au langage et l’intériorisation des normes sociales, au travers de ses interactions avec ses pairs et les adultes de référence, parents et professionnels.

En tant qu’institution sociale, la famille est depuis toujours traversée par les évolutions culturelles (définition des normes et répartition des rôles acceptables) et par les pressions à la différenciation et à l’intégration fonctionnelles émanant des systèmes étatiques et économiques.

Face à la diversité des situations, des pratiques et des modèles, comment renforcer les familles dans leur fonction de socialisation précoce et soutenir les parents dans leur rôle d’éducateur, sans porter sur eux un regard paternaliste, condescendant ou pathologisant ?

Les initiatives professionnelles en matière de parentalité positive, d’éducation artistique ou d’intelligence émotionnelle appliquées aux tout-petits fleurissent aujourd’hui en contexte urbain (2). Elles investiguent les besoins d’estime et d’accomplissement de soi, en complément aux besoins de survie, de sécurité et d’appartenance. Ces initiatives locales expriment la nécessité d’adapter les réponses institutionnelles à l’évolution des mentalités et des comportements.



Pépinière de parents


Dans ce contexte, l’ambition est de développer, à moyen terme, une communauté ouverte d’apprentissage des compétences parentales, fondée sur la complémentarité des rôles et l’égalité des droits homme-femme.

Appelons "ParenTissages" cet espace social de soutien à la parentalité. Il poursuivrait quatre finalités d’apprentissage :

  • professionnelle : bénéficier de savoir-faire traditionnels
  • émotionnelle : ouvrir l’intelligence du corps et de la terre
  • relationnelle : surmonter sans violence les confrontations
  • éducationnelle : enseigner l’acceptation et l’amour inconditionnels
Son succès serait mesuré par la mixité des milieux d’accueil de la petite enfance (0-6 ans) : mixité sociale des utilisateurs, mixité de genre de l’encadrement, mixité culturelle des activités, mixité organisationnelle des structures.

En tant que réseau de projets et réseau filet (3), la future pépinière de parents "ParenTissages" comporterait une composante "infrastructures" et une composante "services". Cette architecture à deux niveaux devrait répondre au besoin d’innovation et d’investissement afin de combler le déficit de places d’accueil pour la petite enfance en région bruxelloise. Elle devrait aussi satisfaire au besoin de coordination et d’amélioration de ce qui existe (4).

En tant que service public fonctionnel, ce réseau de soutien à la parentalité devrait concrétiser les valeurs d’universalité (partout et pour tous), d’égalité (aucune discrimination à l’accès ou à l’usage) et de continuité (pas d’interruption du service aux utilisateurs). Enfin, les activités de la communauté "ParenTissages" devraient bien entendu être compatibles avec les contraintes légales de l’accueil de la petite enfance (normes de l’Office de la Naissance et de l’Enfance et de Kind & Gezin).



Monnaie virtuelle


Au regard des pathologies sociales, des déchirures du vivre-ensemble et des risques de désintégration qui menacent les familles à Bruxelles, notre priorité est de mettre au point un mécanisme autonome (ni administratif, ni économique) de coordination sociale des services à la petite enfance.

Ce médium de solidarité avec les familles prendrait la forme d’une monnaie parentale, inspirée des monnaies complémentaires (5). En effet, si le temps, c’est de l’argent et si le temps de qualité, c’est du temps non contraint, comment libérer le temps disponible et le distribuer équitablement entre ceux qui en ont trop (les familles précarisées) et ceux qui n’en ont pas assez (les familles des classes moyennes) afin que chacune ait plus de temps et plus d’argent ? Appliqué à l’éducation des petits enfants, ce mécanisme de monnaie virtuelle génèrerait du temps disponible pour la relation à soi, aux autres et au monde. Bref, de l’amour à partager entre adultes, parents et enfants.

Appelons cette monnaie parentale "Berlingot", l’étalon-or des enfants. "Berlingot" serait une plate-forme électronique mobile d’échange de services, professionnels ou non, laquelle rétribuerait l’implication dans la future communauté "ParenTissages".

L'idée est de pouvoir récompenser/rémunérer en nature les apports en idées, en argent ou en services réalisés dans et au bénéfice de la communauté "ParenTissages". Ce mécanisme de solidarité se concrétiserait par un "pass" personnel, librement adopté par les partenaires et ouvrant l’accès des autres membres de la communauté à leurs ressources. Ce "pass" visibilise la réputation, laquelle est construite sur base des interactions reconnues comme mutuellement significatives (6).

En tant que monnaie complémentaire, "Berlingot" s’inspire des monnaies-temps "La Minuto" (Braine-le-Comte : http://minuto.be) et "Spice" (Pays de Galles : http://www.justaddspice.org). "Berlingot" tire également les enseignements de l’"Eco-Iris" (7). Notre parti pris est double : innovation progressive sur les aspects techniques et innovation radicale sur les dimensions sociétale et humaine.

Les caractéristiques de "Berlingot", monnaie parentale :

  • principe : échanger du temps d’accueil contre des talents locaux
  • public-cible : les enfants de 0 à 6 ans
  • finalité : entraide
  • format : électronique
  • périmètre de départ : Région bruxelloise
  • partenaires : professionnels de l’hospitalité, de la parentalité et de la solidarité
  • démarche « bottom-up » : à partir du terreau associatif
  • complémentarité des pouvoirs publics : créer les conditions de succès (appui à la communication, accès à la technologie et monitoring du projet)
  • parité Berlingot/Euro

Illustration :


Je donne
Je reçois

Professionnel
Parent
Professionnel
Berlingot
Berlingot
Parent
Berlingot
Temps
Enfant
Temps
Temps

  • Membre de la communauté "ParenTissages", j’offre des "Berlingot" aux initiatives solidaires des autres membres de la pépinière de parents
  • Parent, le milieu d’accueil accepte mes "Berlingot" reçus en formation
  • Parent, le milieu d’accueil me remercie en "Berlingot" pour avoir accueilli les enfants pendant sa réunion d’équipe
  • Professionnel, j’échange mes prestations contre des "Berlingot"
  • Employeur, j’offre des "Berlingot" pour soutenir l’implication sociétale
  • Enfant, je reçois du temps de qualité
A noter que les professionnels et leurs organisations ne peuvent pas, par principe (8), se faire rémunérer exclusivement en "Berlingot". En tant que "serveurs de reconnaissance réciproque", ils transforment le temps et les Euros fournis par les adultes en amour offert aux enfants et réhabilitent l’estime de soi des "surnuméraires", ces laissés-pour-compte du capitalisme total (9).




Notes

*Le texte ci-dessus s'inspire d'une note d'intention que j'ai rédigée en tant que Directeur ad interim d'une association schaerbeekoise de soutien à la parentalité, en réponse à un appel à projets de la Région bruxelloise clôturé en novembre 2016
(1) Un thème déjà ancien en Belgique : http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/Traite-de-savoir-vivre-a-l-usage-des-jeunes-generations.
(2) Par exemple, les cafés-poussettes ("Les Parents Terribles", "Haricot Magique", "FRIDA"), le coaching parental ("Le Petit Vélo Jaune", "Naître Parents", "Parents Conscients", "Grand-Dire", "Parents-Thèses", etc.), ART Basic for Children, La Montagne Magique, Bronks, la méditation pour les enfants, etc.
(3) J. Mottint, "Le travail en réseau : travailler ensemble pour optimaliser les pratiques au profit de tous", Centre d’expertise et de ressources pour l’enfance, juin 2008.
(4) A Bruxelles, sur le plan des politiques publiques, il faut noter l’Observatoire de l’enfant de la Commission communautaire française (http://www.grandirabruxelles.be/net/) et le Réseau Coordination Enfance », sur le plan associatif (http://www.rce-bruxelles.be/). L’article 2.1 de l’actuel contrat de gestion de l’ONE prévoit l’agrément du "programme de coordination locale pour l’enfance adopté par le Conseil communal sur présentation la Commission Communale de l’Accueil (CCA) instance qui regroupe les intervenants dans l’accueil de l’enfant".
(5) Le mécanisme de la monnaie complémentaire (sociale, virtuelle) est de faciliter des interactions en supprimant le coût moral ou financier de la mise en relation et en récompensant le partage collectif des ressources personnelles inutilisées. Voir également : Réseau Financité, Guide pratique des monnaies complémentaires destiné à l’usage des citoyens, 2013 (https://www.financite.be/fr/article/guide-pratique-des-monnaies-complementaires)
(6) Sources d’inspiration : dons fiscalement déductibles, gift economy, cotation des acheteurs et vendeurs sur eBay.
(7) Bruxelles-Environnement, Rapport de capitalisation du projet pilote de monnaie complémentaire “Eco-Iris” en Région de Bruxelles-Capitale 2012-2014, juin 2015, 28 p. La mémoire du projet Eco-Iris a été confiée à Bouillon de CultureS ASBL.
(8) Un tel défaut de conceptualisation avait assimilé l’Eco-Iris à une monnaie de singe par les professionnels, lesquels cherchaient à s’en débarrasser en sous-main tel un "Valet puant" (p. 20 du rapport de Bruxelles-Environnement). Ce biais est corrigé par la Minuto : les charges du professionnel peuvent être financées au prix coûtant en Euro et la monnaie acceptée (Euro ou Minuto) peut varier selon les plages horaires du professionnel.
(9) Librement inspiré de Idriss Aberkane, "L’économie de la connaissance".