dimanche 5 novembre 2017

Compléments

Je me sens assez bien dans ma peau pour ne pas devoir me promener les couilles en bandoulière. Mais là, les gars, j’ai honte de mes frères.

Je me sens assez bien dans ma tête pour m’accepter tel que je suis et essayer d’en faire autant à l’égard de mon prochain. Mais là, les filles, je vous demande pardon.

Je me sens assez bien dans mon cœur pour exprimer cahin-caha mes sentiments à l’égard de ceux que j’aime. Mais là, je suis en colère sur l’humanité en moi.

Bravo à celles qui affrontent leurs peurs et le jugement social et qui brisent la loi du silence. Dépasser l’impuissance sans verser dans la violence. Malgré les Trump, Weinstein, Poutine, DSK et autres gorets boursouflés par leur suffisance. Combien de petits mâles lâches et anonymes ces prédateurs encouragent-ils ?

Alors oui, les mecs, vous faites pitié à mendier un peu de reconnaissance en traitant toutes les meufs qui bougent de "charmante" et en susurrant des obscénités entre vos dents, à leur passage.

Alors oui, les testiculeux, plaignez-vous d’être incompris et mâles-traités lorsque toutes ces fausses victimes ingrates de notre fécondité débordante vous éconduisent.

Alors oui, lorsque les insinuations graveleuses, enrobées dans le compliment gluant, sont mises à jour, ces chevaliers servants, démasqués dans leur mauvaise foi, deviennent agressifs et orduriers.

Qu'avez-vous connu comme enfant pour en arriver là ?

Petits garçons, en quoi vous sentez-vous menacés à voir les filles se réconcilier avec le masculin positif en elles (cette force de créer, d’affirmer, d’agir, d'entreprendre et de différencier) ?

Petits garçons, en quoi avez-vous peur de réhabiliter la féminité en vous (cette ouverture, cette sensibilité, cette écoute, cette sensualité et cette capacité de mise en relation) ?

Le problème réside autant dans la crispation du patriarcat sur ses prérogatives de domination qui lui échappent dans un monde de plus en plus égalitaire, que dans les menaces sourdes du matriarcat sur l’émancipation des individus, hommes et femmes.

Nous avons tous, homme et femme, une part de féminité et de masculin en nous. Les comportements de ces harceleurs ne racontent-ils pas aussi cette sensibilité réprimée, cette part féminine niée ? Plutôt que de se faire la guerre entre sexes, si nous essaiions la complémentarité du masculin et de la féminité en nous et avec les autres ?



(affiches apparues dans les rues de Bruxelles début novembre 2017) 

 

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