Aujourd'hui, j'ai soldé ma dette envers une vie de souffrance. Ma mère me martelait que je n'étais rien, que je lui devais tout, que je lui devais la vie. Chantage affectif, manipulation par abnégation ou perversion mentale? J'ai longtemps cherché à comprendre ces comportements malfaisants ou à convertir en compétences professionnelles les humiliations vécues.
En l'accompagnant dans sa demande d'euthanasie, je comprends que, faute de mourir en me donnant naissance, cette femme désespérée a survécu pendant 83 ans par obligation, tout en étant incapable de devenir la mère qu'elle aurait elle-même aimé avoir reçue. Privée de l'amour inconditionnel, comment aurait-elle été capable d'honorer l'injonction matriarcale archaïque ou de s'en affranchir?
J'ai appris à m'extirper de l'emprise toxique de notre culpabilité commune d'être là. Je lui ai pardonné pour le mal que j'ai subi, sachant qu'elle a fait de son mieux avec ce qu'elle a reçu. Je suis maintenant soulagé du poids d'une mère morte.
Adieu Maman, tu n'étais qu'un fantôme.
NB: elle a reçu ce 29 juillet, dans l'apaisement et l'intimité, l'euthanasie qu'elle avait demandée le 03 juin 2021. Un des avantages de la mort programmée / suicide assisté est le deuil anticipé pour celleux qui restent et l'opportunité de clôturer les affaires en suspens avant de partir.
Tres touchant Boris...Michel GENET
RépondreSupprimerJe ne savais pas... Merci pour ton partage et ta sincérité. A toutes fins utiles, je t'envoie toute ma tendresse et mon affection !
RépondreSupprimerJ'ignorais aussi...(et pour cause, quand on te voit, c'est pour parler de nous en général!;))
RépondreSupprimerÉtrange donc, ce côté inversion de la relation!
Seule chose à ajouter, comme j'ai pu le vivre, tu le sais, ce genre de relation nous aide à ajuster les nôtres! (quand grâce à toi, on peut s'en rendre compte!!!)
Merci pour votre soutien. Elle est partie apaisée ce midi.
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