lundi 2 septembre 2013

Au-delà

Mes lectures de vacances m’ont conduit dans des territoires inconnus : explorer la réalité non ordinaire et mettre à l’épreuve mes préjugés cartésiens autour de la notion d’"âme", jusqu’alors marquée dans la tradition occidentale par l’interdit métaphysique. En tant qu’objets non mesurables matériellement, l’âme, l’esprit ou la conscience sont frappés d’excommunication, selon la conception techno-scientifique que la raison moderne a d’elle-même.

Ce dualisme a des effets pervers sur le terrain : d’un côté, le marché du spirituel prospère avec son florissant bazar d’accessoires, de mystifications et de diseurs de bonne aventure (voir le cas particulier analysé par l'Observatoire belge des sectes). De l’autre côté, le matérialisme scientifique campe sur ses certitudes, cramponné à ses dogmes d’arrière-garde. En matière de santé mentale, le récent DSM-5 illustre les apories de la médicalisation forcenée des comportements – quand la promotion du recours à la chimie pharmaceutique fait écho à l’abaissement des seuils de tolérance aux risques psychiques. Alors, comment faire droit à ce qu’il se passe parfois de "non habituel" dans mon cabinet de consultation et éviter Charybde sans tomber dans Scylla ? 
 
Laissons aux sophistes le soin de se quereller sur le sexe des anges ou les manifestations de la permanence de l’âme : du point de vue clinique, le paranormal est normal. L’objectif du thérapeute est de faciliter l’individuation – l’advenir soi – de son client dont le cheminement spirituel est marqué par des surprises, des anomalies ou des hiatus. Et, pour le client, il s’agit de déterminer face à cette "inquiétante étrangeté" ce qui, en lui, est aussi à l’origine de ce qu’il lui arrive, afin de lui permettre de surmonter la dissonance cognitive et d’intégrer son expérience vécue à sa biographie. A l'Institut Parapsychologique d'Utrecht (Pays-Bas), le "counseling philosophique" offre un accueil interdisciplinaire et non médicalisé aux personnes qui vivent des expériences exceptionnelles et cherchent à restructurer leur vision du monde après cette expansion de conscience.

Ensuite, comment soigner les blessures invisibles sans fourguer des suppléments d’âme et se donner bonne conscience à bas prix ? Deux pratiques d’états de conscience modifiés m’intéressent : le "recouvrement d’âme" et le "dégagement (ou extraction) d’entité". Dans le premier cas, il s’agit de réintégrer des fragments de personnalité dissociés au noyau identitaire et d’en restaurer l’horizon de potentialités. Dans le second cas, il s’agit d’éliminer des interférences parasitaires pour l’équilibre personnel et ce qui a prédisposé ces attachements toxiques. Récupération d’alters ou délivrance d’intrus, la visée est commune : libérer les nœuds de déperdition énergétique, faciliter les processus spontanés d’auto-immunité et d’auto-guérison, et aligner, dans son corps, les composantes physiques, émotionnelles, mentales et spirituelles de la personne. Panser le trauma, c’est, par la pratique philosophique, envelopper l'homme-signe dans ses peaux d'âme.

Enfin, comment vivre ce que nous croyons ? J’ai documenté cette question avec quelques livres, référencés ci-dessous. Voici ce que j’en retiens, en une synthèse intégrative. 
  • Le client, guidé dans sa visualisation par le professionnel, parcourt 7 étapes majeures : ancrage terrestre >> ouverture des vortex énergétiques >> connexion aux ressources protectrices et réparatrices >> purification et rééquilibrage des nœuds >> soins intentionnels spécifiques >> cautérisation des plaies >> élimination des scories et clôture. 
  • Conformément à la loi de l’attraction, cet itinéraire de guérison est animé par une intention, scandée en soins premiers : demander pardon, exprimer sa gratitude & se savoir reconnu. 
  • L’acquiescement négocié des parties concernées, quelle que soit leur nature (vivante ou morte, humaine ou non humaine, lumineuse ou obscure), garantit la qualité de la collaboration thérapeutique et la pérennité de ses résultats. 
Et si c’était, réflexion faite, les ingrédients de la "psychologie positive" et du bonheur profane ?

Sources :
Allen, Sue (2007), Spirit Release. A Practical Handbook, O Books
Baldwin, William J. (2003), Healing Lost Souls. Releasing Unwanted Spirits from Your Energy Body, Hampton Roads
Chambon, Olivier (2012), Psychothérapie et chamanisme, Guy Trédaniel éditeur
Deligné, Anne (2013), L’emprise des âmes, Editions Exergue
Fiore, Edith (2000), Les esprits possessifs, Editions Exergue
Harner, Michael (1980), La Voie du chamane : un manuel de pouvoir et de guérison, Mama Editions
Harner, Michael (2014), Caverne et cosmos. Rencontres chamaniques avec une autre réalité, Mama Editions 
Huguelit, Laurent (2012), Les Huit Circuits de conscience. Chamanisme cybernétique & pouvoir créateur, Mama Editions
Huguelit, Laurent & Chambon, Olivier (2010), Le Chamane et le Psy : un dialogue entre deux mondes, Mama Editions
Ingerman, Sandra (2006), Recouvrer son âme et guérir son moi fragmenté, Guy Trédaniel éditeur
Ingerman, Sandra (2012), Initiation au voyage shamanique, Véga
Kramer, Wim, Bauer, Eberhard & Hövelman, Gerd (2012), Perspectives of Clinical Parapsychology. An Introductory Reader, Stichting Het Johan Borgman Fonds
Pratnicka, Wanda (2002), Possessed by Ghosts. Exorcisms in the 21st Century, Centrum publishers

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