mardi 16 janvier 2018

Pierre Trigano, "Et le Capitalisme tombera"


(Lecture) Quels enseignements retirer du futur ?

Déceler les signes du divin dans notre quotidien et restaurer chez l'humain sa capacité à faire histoire en conscience : telle est la lecture de l'Apocalypse de Jean que nous offre Pierre Trigano, inspiré par une intelligence nourrie de sagesse.

Pierre Trigano applique à ce texte obscur de la Bible hébraïque la méthode de contemplation prolongée et holiste qu’il utilise pour l’analyse des rêves initiée par Jung et pour l’interprétation serrée des classiques de la tradition philosophique et religieuse.

Cette lecture symbolique mais non rhétorique intègre toutes les manifestations concrètes de l’esprit (politiques, sociologiques, psychiques et physiques) et propose une compréhension exhaustive des signes de notre humanité, déposés de toute éternité.

Mû par le devoir moral de transmettre les messages qu’il a reçus en interrogeant ainsi l’inconscient de la Bible, Pierre Trigano nous expose les raisons d’espérer la liquidation prochaine de la domination capitaliste globale et d’investir dans l’avènement terrestre de la communauté humaine universelle, libre et solidaire.

Si la prédiction aliène notre humanité réduite à des comportements programmés, la prophétie libère notre puissance d’agir dès lors que nous avons collectivement la maturité psychique pour endosser nos responsabilités politiques et renouer l'alliance cosmique.

Telle est la leçon du décryptage par Pierre Trigano de l’Apocalypse de Jean, texte indéchiffrable il y a 1900 ans et dont l’exégèse en profondeur nous livre aujourd’hui les promesses émancipatoires et jubilatoires. 

http://www.reel-editions.com/et_le_capitalisme_tombera-par-pierre_trigano-35


Axel Honneth, "L'idée du socialisme"


(Lecture) Comment rendre au socialisme sa force pratique de changement dans la société en vue de l’émancipation des individus ? 

Axel Honneth reformule la promesse inscrite dans la Révolution française: liberté, égalité et fraternité sont les aspects complémentaires de la même "liberté sociale", par laquelle nous agissons "les uns pour les autres", dans l’entraide et la solidarité, plutôt que seulement "les uns avec les autres", comme des propriétaires privés mus par leurs intérêts égoïstes.

Axel Honneth repère deux erreurs de jeunesse qui ont réduit l’utopie socialiste à une doctrine politique parmi d'autres et l’ont déclassée face à notre réalité démocratique. D’un côté, l’héritage industriel devenu obsolète : donner la priorité à l’économie des biens, investir le prolétariat ouvrier d’une mission eschatologique et disqualifier l’action politique sous les lois immuables du progrès historique. De l’autre côté, l’opposition au libéralisme politique, lequel garantit les droits subjectifs individuels protégeant la formation autonome de la volonté de chacun dans toutes les sphères différenciées de la société (famille, marché, Etat).

Le ressort et la finalité de la liberté sociale portée par le socialisme sont de libérer les promesses déjà inscrites dans le présent et d’en universaliser les conditions institutionnelles et les bénéfices concrets pour tous. Dans son actualisation postmarxiste et anticapitaliste du socialisme, Honneth reprend la vision expérimentale de John Dewey : abolir les restrictions empiriques et les déformations systématiques de la communication sociale réellement existante permet aux individus interdépendants d’augmenter leurs interactions réciproques et, ce faisant, de faciliter l’expression de leurs talents particuliers et leur recherche coopérative de la vérité. 

http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/NRF-Essais/L-idee-du-socialisme

Nancy Fraser, "Le féminisme en mouvements"


(Lecture) Et si on incitait "les hommes à ressembler davantage aux femmes telles qu’elles sont aujourd’hui, c’est-à-dire des personnes effectuant un travail de care de base" ? Eclairant renversement de perspective sur les crispations autour de l'égalité femme-homme.

Dans son article "Après le revenu familial" (pp. 153-188 du recueil ci-dessous), la philosophe féministe de gauche Nancy Fraser nous invite à repenser l’Etat-providence postindustriel afin de promouvoir l’équité complète entre hommes et femmes. Elle déconstruit le genre et propose le modèle de "pourvoyeur universel du care".

Il s’agit de prendre le meilleur des deux modèles existants. D’un côté, le modèle du "soutien de famille universel" qui, en prônant l’égalité formelle entre hommes et femmes, force en réalité celles-ci à entrer dans la vision du citoyen-travailleur dominée par un préjugé androcentré. De l’autre côté, le modèle de la "parité du pourvoyeur du care" lequel, sous couvert de préserver la différence de genre, établit une double norme dans les politiques publiques et manque de respect équivalent pour les activités et les modèles de vie dits "féminins".

http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Le_feminisme_en_mouvements-9782707173645.html