lundi 28 octobre 2013

EMDR

Comme cadeau de rentrée 2013, je me suis offert l’apprentissage de la thérapie EMDR ("Eye Movement Desensitization and Reprocessing"). Il s’agit d’un algorithme humain pour désensibiliser et retraiter de manière adaptative une information traumatique stockée sur un mode dysfonctionnel dans notre mémoire. Bref, transformer un événement passé "qui ne passe pas" en un souvenir digéré et accessible sereinement.

Laissez-moi en toute naïveté vous partager ici mon enthousiasme pour ce qui manquait jusqu’à présent dans ma boîte à outils thérapeutiques. Sur la forme, la thérapie EMDR est une synthèse réussie de la rigueur méthodologique et diagnostique propre aux approches (neuro)cognitives et comportementales, d'une part, et de la créativité communicationnelle et interpersonnelle spécifique à l’hypnose clinique, d'autre part. Sur le fond, la thérapie EMDR désamorce et déprogramme des syndromes traumatiques résistants à d’autres thérapies brèves.

La thérapie EMDR est structurée en 8 étapes-clefs, selon un protocole strict et standardisé qui en constitue l’architecture de base et qui intègre les aspects cognitifs, émotionnels et corporels. La thérapie EMDR est reconnue depuis août 2013 par l’Organisation mondiale de la Santé comme thérapie appropriée pour le traitement des troubles de stress post-traumatique (PTSD), ces événements ponctuels et isolés, d’origine humaine ou naturelle, qui font basculer une vie.

A côté de ces traumas avec un grand "T", la thérapie EMDR est aussi pratiquée pour la gestion rétrospective des climats toxiques et des contextes tordus de maltraitance morale, verbale ou physiologique. Il s'agit de surmonter – après y avoir survécu – ces comportements ou manquements répétés et prolongés d’abandon, d'intrusion, d'imprévisibilité, de dévalorisation, de privation, d'abus ou d'humiliation, parfois si précoces, qui font le lit honteux des traumatismes complexes, psychiques ou physiques.

Le principe actif de la thérapie EMDR est de relancer, en le stimulant, notre système spontané d’auto-guérison, lequel s’est enrayé face à une situation inhabituelle où nous nous sommes sentis littéralement submergés, privés de nos capacités de réaction habituelles. Recouvrer nos compétences d’action, c’est réparer ce dont nous avons manqué à l’époque et nous délivrer – enfin – de l’empreinte, laissée inconsciemment dans notre cerveau et dans notre corps, de s’être vécu mort.

Récupérer pour l’avenir notre plein pouvoir sur soi et jouir à nouveau des sentiments de responsabilité, de sécurité et de libre-choix qui y sont associés passent par revivre l’horreur d’alors (en gardant un pied ferme dans un environnement aujourd’hui sécurisé et stabilisé par la relation thérapeutique) pour transformer de manière heureuse l’issue de l’histoire initiale et se réconcilier avec cette partie de nous-mêmes que l’on avait laissée pour morte à l’intérieur de soi. Un peu comme si Harry Potter regardait, confortablement installé à l’abri de la fenêtre du Poudlard Express, les Détraqueurs rôder autour de sa propre dépouille, avant de leur jeter un puissant Patronus et se sauver lui-même de leur emprise.

Alors, comment la thérapie EMDR s’inscrit-elle dans ma pratique d’hypnothérapeute ? L’hypnose clinique permet de recruter et d’amplifier les ressources spontanées de sécurité et d’auto-immunité du client. Je l’utilise aussi à des fins de reparentalisation, en facilitant et en encourageant le dialogue des parties adultes et enfants à l’intérieur du système familial du client. Enfin, les progressions vers le futur ou régressions dans le passé reconstruisent et renforcent les scénarios thérapeutiques, ces tissages cognitifs qui tressent les chemins de l’autonomisation et de l’individuation de la personne.

En complément et en alternative à ce cocon de sécurité émotionnelle et aux voies de la réalisation du Soi, la thérapie EMDR me sert de scalpel laser pour réduire de manière focalisée et par confrontation directe des nœuds traumatiques résistants aux baumes de soins déposés sur les enveloppes psychiques lacérées ou fragmentées. Les résultats obtenus en mon cabinet de consultation (rapidité, acuité, irréversibilité) sont à la hauteur des promesses mesurées par les validations expérimentales du protocole EMDR. Et, par un cercle vertueux, la plasticité de la démarche EMDR encourage en retour l’inventivité du professionnel afin qu’il s’adapte, en s'appuyant sur son expérience clinique, à l’expertise douloureuse et tenace que son client a de son propre problème.

La thérapie EMDR, ou comment retrouver le LOL après un trauma.

Pour aller plus loin
- Francine Shapiro, Dépasser le passé. Se libérer des souvenirs traumatisants avec l'EMDR, Seuil, 2014
- Francine Shapiro, Manuel d'EMDR. Principes, protocoles, procédures, InterEditions, 2007
- Francine Shapiro, Margot Silk Forrest, Des yeux pour guérir. EMDR : la thérapie pour surmonter l'angoisse, le stress et les traumatismes, Seuil, 2005 

lundi 2 septembre 2013

Au-delà

Mes lectures de vacances m’ont conduit dans des territoires inconnus : explorer la réalité non ordinaire et mettre à l’épreuve mes préjugés cartésiens autour de la notion d’"âme", jusqu’alors marquée dans la tradition occidentale par l’interdit métaphysique. En tant qu’objets non mesurables matériellement, l’âme, l’esprit ou la conscience sont frappés d’excommunication, selon la conception techno-scientifique que la raison moderne a d’elle-même.

Ce dualisme a des effets pervers sur le terrain : d’un côté, le marché du spirituel prospère avec son florissant bazar d’accessoires, de mystifications et de diseurs de bonne aventure (voir le cas particulier analysé par l'Observatoire belge des sectes). De l’autre côté, le matérialisme scientifique campe sur ses certitudes, cramponné à ses dogmes d’arrière-garde. En matière de santé mentale, le récent DSM-5 illustre les apories de la médicalisation forcenée des comportements – quand la promotion du recours à la chimie pharmaceutique fait écho à l’abaissement des seuils de tolérance aux risques psychiques. Alors, comment faire droit à ce qu’il se passe parfois de "non habituel" dans mon cabinet de consultation et éviter Charybde sans tomber dans Scylla ? 
 
Laissons aux sophistes le soin de se quereller sur le sexe des anges ou les manifestations de la permanence de l’âme : du point de vue clinique, le paranormal est normal. L’objectif du thérapeute est de faciliter l’individuation – l’advenir soi – de son client dont le cheminement spirituel est marqué par des surprises, des anomalies ou des hiatus. Et, pour le client, il s’agit de déterminer face à cette "inquiétante étrangeté" ce qui, en lui, est aussi à l’origine de ce qu’il lui arrive, afin de lui permettre de surmonter la dissonance cognitive et d’intégrer son expérience vécue à sa biographie. A l'Institut Parapsychologique d'Utrecht (Pays-Bas), le "counseling philosophique" offre un accueil interdisciplinaire et non médicalisé aux personnes qui vivent des expériences exceptionnelles et cherchent à restructurer leur vision du monde après cette expansion de conscience.

Ensuite, comment soigner les blessures invisibles sans fourguer des suppléments d’âme et se donner bonne conscience à bas prix ? Deux pratiques d’états de conscience modifiés m’intéressent : le "recouvrement d’âme" et le "dégagement (ou extraction) d’entité". Dans le premier cas, il s’agit de réintégrer des fragments de personnalité dissociés au noyau identitaire et d’en restaurer l’horizon de potentialités. Dans le second cas, il s’agit d’éliminer des interférences parasitaires pour l’équilibre personnel et ce qui a prédisposé ces attachements toxiques. Récupération d’alters ou délivrance d’intrus, la visée est commune : libérer les nœuds de déperdition énergétique, faciliter les processus spontanés d’auto-immunité et d’auto-guérison, et aligner, dans son corps, les composantes physiques, émotionnelles, mentales et spirituelles de la personne. Panser le trauma, c’est, par la pratique philosophique, envelopper l'homme-signe dans ses peaux d'âme.

Enfin, comment vivre ce que nous croyons ? J’ai documenté cette question avec quelques livres, référencés ci-dessous. Voici ce que j’en retiens, en une synthèse intégrative. 
  • Le client, guidé dans sa visualisation par le professionnel, parcourt 7 étapes majeures : ancrage terrestre >> ouverture des vortex énergétiques >> connexion aux ressources protectrices et réparatrices >> purification et rééquilibrage des nœuds >> soins intentionnels spécifiques >> cautérisation des plaies >> élimination des scories et clôture. 
  • Conformément à la loi de l’attraction, cet itinéraire de guérison est animé par une intention, scandée en soins premiers : demander pardon, exprimer sa gratitude & se savoir reconnu. 
  • L’acquiescement négocié des parties concernées, quelle que soit leur nature (vivante ou morte, humaine ou non humaine, lumineuse ou obscure), garantit la qualité de la collaboration thérapeutique et la pérennité de ses résultats. 
Et si c’était, réflexion faite, les ingrédients de la "psychologie positive" et du bonheur profane ?

Sources :
Allen, Sue (2007), Spirit Release. A Practical Handbook, O Books
Baldwin, William J. (2003), Healing Lost Souls. Releasing Unwanted Spirits from Your Energy Body, Hampton Roads
Chambon, Olivier (2012), Psychothérapie et chamanisme, Guy Trédaniel éditeur
Deligné, Anne (2013), L’emprise des âmes, Editions Exergue
Fiore, Edith (2000), Les esprits possessifs, Editions Exergue
Harner, Michael (1980), La Voie du chamane : un manuel de pouvoir et de guérison, Mama Editions
Harner, Michael (2014), Caverne et cosmos. Rencontres chamaniques avec une autre réalité, Mama Editions 
Huguelit, Laurent (2012), Les Huit Circuits de conscience. Chamanisme cybernétique & pouvoir créateur, Mama Editions
Huguelit, Laurent & Chambon, Olivier (2010), Le Chamane et le Psy : un dialogue entre deux mondes, Mama Editions
Ingerman, Sandra (2006), Recouvrer son âme et guérir son moi fragmenté, Guy Trédaniel éditeur
Ingerman, Sandra (2012), Initiation au voyage shamanique, Véga
Kramer, Wim, Bauer, Eberhard & Hövelman, Gerd (2012), Perspectives of Clinical Parapsychology. An Introductory Reader, Stichting Het Johan Borgman Fonds
Pratnicka, Wanda (2002), Possessed by Ghosts. Exorcisms in the 21st Century, Centrum publishers

mercredi 7 août 2013

Philosophe

"Papa, c’est quoi ton métier ?". Si la vérité sort de la bouche des enfants, encore faut-il aussi pouvoir leur répondre : à la fois leur rendre des comptes sur ce que je fais avec autrui et leur partager ce que j’en fais pour moi.

J’ai rencontré deux philosophes en chair et en os : Jean-Marc Ferry, mon directeur de thèse, et Karl-Otto Apel, lors d’un séminaire scientifique à Arrábida, en juin 2001. Je me suis formé auprès d'autres, au travers de leurs écrits : Kant, Hegel, Fichte, Peirce & Habermas. Pour le reste, j’ai côtoyé des professeurs de philosophie, des chercheurs chevronnés, des sophistes médiatiques, des mandarins académiques et de nombreux fonctionnaires de la pensée. 

A côté de cette philosophie institutionnelle, l’espace public anarchique des revues, des blogs et des filets de tweets rend visible et accessible l’effervescence des praticiens et l’intelligence des amateurs. J’y participe depuis 1991, mû par ma responsabilité d’intellectuel critique et animé par ma croyance en l’usage public de la raison. Cette démarche est principiellement auto-référentielle : mes interventions comme publiciste portent sur la critique des déformations structurelles de la communication publique dans l’environnement médiatique et sur l’institutionnalisation démocratique des conditions normatives d’un espace public politique réflexif. C’est un projet inachevé qui stimule toujours ma pensée.
 

Une pratique rémunérée de la philosophie


Installé à mon propre compte depuis 2009, je pratique aujourd’hui la philosophie contre rémunération. En quoi consiste la "consultation philosophique" et jusqu'où décrit-elle mon activité professionnelle ?

Négativement, il s’agit de faire le deuil d’une ambition narcissique secrète et de s’accepter avec humilité : 

"La situation particulière de la consultation philosophique résulte sans doute du fait que le consultant philosophe n'a pas l'envergure d'un grand philosophe. Dans le meilleur des cas, le consultant éclaire les autres grâce aux philosophes et se nourrit lui-même des questions existentielles qui lui sont posées. Si le consultant philosophe avait une vision originale du monde à présenter et à explorer, il construirait sans doute une œuvre et ne passerait pas son temps à accompagner les autres" (Vlegeris, p. 323).
Les "nouvelles pratiques philosophiques" se disséminent, depuis 1981, à l’initiative de quelques figures pionnières. La "consultation philosophique" est née en Allemagne avec Gerd Achenbach, relayée en France depuis 1992 par Marc Sautet, créateur des "cafés philo", et Oscar Brénifier, aux USA en 1991 par Lou Marinoff et son association. Elles font aujourd'hui des émules, notamment en Suisse et en France.

Ces démarches partagent le même souci de rendre la philosophie efficace pour éclairer l’existence et orienter l’action de leurs bénéficiaires tout en veillant à se démarquer des coaches et psychothérapeutes par les références universalisantes aux œuvres de la tradition. Toutefois, le lexique utilisé pour décrire l’activité professionnelle trahit l’embarras du positionnement stratégique de la prestation. Si les télécommunications offrent du temps de parole et si les "consultants philosophes" proposent du temps d’écoute, so, what’s in it for me ?


Counseling


L’appellation terminologique d’abord : le "consultant" est-il celui qui offre ses services contre rémunération ou celui qui les sollicite moyennant paiement ? Si ce dernier consulte un professionnel qui propose des consultations, le bénéficiaire de celles-ci est-il "sujet", "patient" ou "client" ? Et comment qualifier les prestations fournies : "conseil" (analyse critique d’une situation), "formation" (transfert de compétences professionnalisantes), "recommandations" (préconisations d’action, stratégiques ou opérationnelles) ou "direction de conscience" (magistère moral, "mentoring" issu de l’expérience de vie) ?

Au Canada, la "profession du counseling" est un terme générique, inclusif de plus de 70 titres professionnels. Elle comporte deux volets cumulatifs : moral  (la "relation de counseling") et juridique (le "service de consultation"). La relation s’établit entre un "conseiller" et un "client" et son objet est délimité par le contexte institutionnel de son exercice, selon qu’il s’agisse d’une pratique privée en cabinet libéral ou d’une prestation en organisation. Et, dans ce dernier cas, le format du service, son commanditaire et son public-cible donneront lieu à des variétés d’intervention : café, salon, lunch ou apéro philosophique, atelier (consultation collective) pour adultes ou enfants, conférence, séminaire ou dialogue intra- ou inter-entreprises, supervision professionnelle ou accompagnement individuel de dirigeants, futurs dirigeants, hauts potentiels ou seniors en transition. 

 

Politiser le prendre soin


L’essentiel réside ailleurs : qu’est-ce qui amène le client – ce qui présuppose d’examiner s’il consulte de manière volontaire ou contrainte – et comment utilisera-t-il à son propre profit l’attention inconditionnelle que lui consacre son interlocuteur professionnel ? La philosophie cultive la prise de recul critique des acteurs sur leurs habitudes, routines et autres ornières du mode mental automatique. Comment appliquer cette réflexivité au counseling ? Ce que Peter Raabe résume ainsi : "If you want to become a counsellor, study counselling. But if you want to become a good counsellor study philosophy as well".

On touche ici au cœur de la relation d’aide décrite par les éthiques du Care comme le prendre soin des personnes dans leur vulnérabilité et leur interdépendance au monde afin de les réhabiliter dans leur dignité humaine. Certes, les thérapies brèves stratégiques construites sur la coopération avec le client, orientées vers les solutions internes qu’il méconnait et focalisées sur la constitution de ses "capabilités" ont depuis longtemps mis à jour le noyau dur du "prendre soin psychique", désamorçant tout paternalisme thérapeutique.
 

La consultation philosophique pourrait-elle, de son côté, démasquer les dérives maternalistes du Care ? Invoquer une prétendue "moralité des femmes" pour subrepticement renforcer "l'irresponsabilité des privilégiés" (Joan Tronto) : quand les puissants n'admettent pas leur dépendance à l'égard de ceux (et plus souvent celles) qui prennent soin d'eux et ajoutent la domination à l'alinéation. En se rappelant que l’"on a souvent besoin d'un plus petit que soi" (Le Lion et le Rat), l’enjeu politique est aussi d’éviter le piège de la commisération pour les victimes, de reconnaître les ressorts sociaux de leur souffrance et de forger avec elles les ressources critiques de leur transformation. Et si la liberté de panser du consultant philosophe rétribuait aussi sa liberté de pensée ?
 

Bref, philosophe c’est le masculin de sage-femme :
  • même méthode : la maïeutique, comme accouchement, advenir humain;
  • même activité : le Care, comme relation de prendre soin, articulant secours, soutien, solidarité et souci;
  • même ambition, peut-être désuète : la reconnaissance, comme renaissance par la connaissance.

mardi 6 août 2013

Incubation

Bientôt la rentrée et maintenant l'incubation de mon projet professionnel. Je l'ai provisoirement intitulé "Clinique de la reconnaissance : penser les pathologies de la communication sociale, panser les atteintes à l'intégrité personnelle". Mon propos est de remonter depuis les frontières poreuses du Moi aux sources de son individuation comme Soi. J'en identifie trois moments : réclamation, réparation & réalisation. 

Commençons ici par brosser le fil conducteur et les sources d'inspiration de ce chantier. Des textes à venir dérouleront ce programme de recherche et ma clinique l'étayera. Mon propos en sera moins abrupt : ce qui ressemble aujourd'hui à une proto-fiche Wikipédia, squelette égrénant des références abstraites, gagnera en chair. Méthodologiquement, je distingue une double hélice dans cette dialectique de l’Alter Ego : diachronique (comment le “Je” s’élabore socialement au travers du “Nous”) et synchronique (comme l’altérité irrigue et transforme l’identité).

Tout part de nos souffrances et fait signe vers l'aliénation, concept qui subsume les déformations systématiques de l'intégration du Moi (corporel, psychique et social) : mépris, oubli ou déni de l'expérience vécue de l'injustice, de la domination et de l'humiliation, précoces ou actuelles. Depuis le noeud des déficits de reconnaissance, deux aspirations s'élèvent : réclamer en creux les conditions institutionnelles de l'émancipation, sur le plan de l'action conflictuelle et au travers du médium de l'espace public politique, ou bien désigner en filigrane les leviers sémiotiques (au sens de Charles Sanders Peirce) de la motivation, sur le plan de l'abandon spirituel et dans le milieu de l'"inconscient collectif" (voire de l'horizon quantique, de la "réalité non ordinaire" ou de "l'autre monde"). 

 

Pour une théorie normative du trauma : "peaux d'âme"


En réponse et en appui à ma clinique thérapeutique, il s'agit d'élaborer une théorie intersubjective du trauma (comme ce qu'il me reste de m'être vécu annihilé), laquelle libère le potentiel critique du "Moi-Peau" (Didier Anzieu) face aux distorsions de la communication, interpersonnelle ou intergénérationnelle. Cela passe aussi par une reconstruction de certaines démarches psychiatriques et psychanalytiques postfreudiennes (Janet, Bowlby, Winnicott, Searles) au contact de sources issues de la philosophie morale et sociale (Mead, Honneth, Ricoeur, éthiques du Care). Ceci pour l'axe diachronique "Socialisation <-> Individuation" : comment le Moi peut-il se construire et se stabiliser en tant que première personne ("Je"), singulière, vulnérable et interdépendante, au travers de la médiation du "Nous" ?

Sur l'axe synchronique "Individuation <-> Symbolisation", il s'agit de prolonger la distinction introduite par Stanislav Grof au coeur de la "spiritual emergency", selon l'hypothèse - prônée notamment par Djohar Si Ahmed - d'un continuum entre l'"urgence spirituelle" (relevant, selon le diagnostic psychiatrique, de la décompensation psychotique) et l'"émergence spirituelle" (accueillie et reconnue comme expansion de la conscience). On s'ouvre alors graduellement à la psychologie transpersonnelle, transculturelle et humaniste (y compris les passerelles vers les pratiques chamaniques contemporaines), à la parapsychologie et aux "expériences exceptionnelles" (i.e. les phénomènes "psi" avérés comme télépathie, clairvoyance, pré- et rétrocognition, psychokinèse), enfin aux ressources prépolitiques, religieuses ou profanes, de l'identité personnelle. Les premières sources sont, d'un côté, Ferenczi, Abraham et Torok, Jung et, de l'autre côté, les documents et travaux réunis par l'Institut Métapsychique International ou les travaux des experts en parapsychologie clinique. Comment le Moi peut-il se réaliser comme Soi par son ouverture à l'altérité ? Dans le rapport du "Je" au "Tu" se joue la reconnaissance de soi dans l'autre.

 

Société postséculière & spiritualité


Le point de vue adopté est celui performatif du participant à cette expérience transsubjective : il permet de rendre compte de la signification qu'elle peut raisonnablement avoir pour sa propre biographie (sens qui doit pouvoir être reconstruit méthodiquement et communiqué intersubjectivement entre Alter et Ego). Nous sommes donc dans un autre rapport d'interaction que celui généré par l'attitude objectivante de l'observateur. Ce dernier, guidé par des intérêts de connaissance scientifique, s'attache à déterminer la validité objective de ce qui se produit en en reproduisant l'exactitude factuelle dans des conditions expérimentales contrôlées. 

Alors, à quel besoin de la raison obéit la présente ambition de théorie normative du trauma ? Aussi loin que je puisse voir, il s'agit pour moi d'organiser une identité professionnelle en toute transparence méthodologique et, ce faisant, de rester redevable de mes actes en partageant, avec mes clients et entre pairs, les conditions de ma pratique thérapeutique. En effet, mon objectif à terme est de proposer une consultation professionnelle aux personnes vivant des expériences exceptionnelles, dans la lignée du CIRCEE, en France, ou de l'IGPP, en Allemagne. C'est également ce qui m'amène à élargir mon utilisation des états de conscience modifiés (aujourd'hui l'hypnose) à la technique de l'EMDR, pavant la voie (avec l'IADC mise au point par Botkin) à la communication avec les défunts et la résolution de deuils pathologiques. 

Dans le contexte de nos "sociétés postséculières" (au sens d'Habermas : les sociétés occidentales caractérisées par un rapport ambivalent à la religion et dans lesquelles le processus de sécularisation est inachevable), il convient à chacun de se donner les moyens d'explorer, par les voies d'une raison décomplexée, les liens entre vie psychique et expériences sacrées, en contournant les écueils excommunicationnels de la réduction scientiste, de l'endoctrinement sectaire ou du consumérisme ésotérique ou folklorique.


Peaux d'âme : une matrice triadique

NB (19 août 2013) : panser le trauma, c'est, par la pratique philosophique, envelopper l'homme-signe dans ses peaux d'âme. L'organisation de ma pensée adosse une thérapeutique éclectique (philosophe) à une systématique parasychologique (sémiotique) et l'expose dans une propédeutique humaniste (âme).

dimanche 30 juin 2013

Hors-cadre

"Mon psy n'est plus mon thérapeute. Où est le mal à cela ?"

Les conventions mises en place par le professionnel structurent la relation thérapeutique, elles définissent les rôles respectifs du client et de son thérapeute et organisent le partage des attentes réciproques. Ce contrat moral est le filet de sécurité qui balise l'espace offert au client et les conditions dans lesquelles le professionnel consacre son attention inconditionnelle à son interlocuteur.

Si ce contrat donne corps à une relation asymétrique, celle-ci vise intrinsèquement la liberté du client. Sur le fond : accroître son autonomie personnelle, source de son émancipation et de sa réalisation. Sur la forme : lui laisser la totale appréciation quant à la manière d'utiliser le temps et l'écoute que lui réserve son thérapeute. Y compris en abandonnant, sans justification, la démarche entreprise.

Concrètement, ces règles portent sur la durée standard de la séance ou du traitement ("Combien de temps cela va durer?"), les modalités d'annulation et de facturation ("Dois-je aussi payer quand je ne viens pas?"), la fréquence des interactions et leur forme ("Puis-je, le cas échéant, vous écrire entre nos séances?"), la discrétion sur l'existence de la relation ("Surtout, ignorez-moi si on se croise dans la rue") et le secret sur ce qui s'y déroule ("Il faut que tout cela reste entre nous"), l'accord préalable ("Allez-vous me forcer à faire des choses?") et le consentement éclairé ("Je ne veux pas que cela me fasse mal") du bénéficiaire des soins. 

L'orthodoxie inculquée à renfort de manuels d'éthique professionnelle codifie en détail les frontières, précautions et rituels préconisés pour gérer les risques inhérents à cette pratique presque sacrée où un inconnu confie son intimité psychique à un autre pour ensemble prendre soin d'elle. Aujourd'hui, même s'il est socialement de bon ton de consulter un psy, cela reste une démarche personnelle et difficile, que le client entame lorsqu'il a épuisé toutes les autres ressources et solutions de survie qui lui sont habituellement offertes. Bravo à toi !


Le diable se cache dans les détails


Assise là devant moi, renfermée sur elle-même*. Lors de notre dernière séance, mon empathie s'était manifestée sous forme de compassion. Comme si une partie d'elle, jusqu'alors muette, pouvait faire entendre sa réclamation en utilisant mon corps pour libérer ses larmes interdites, enfin aspirer à la reconnaissance et réintégrer son concert familial intérieur.

Aujourd'hui, elle se débat avec ses différentes parties intérieures et s'emballe dans ses ressentis à mon égard. Déni : "Ce ne sont pas mes larmes, c'est votre douleur qui s'impose à moi". Colère: "Vous avez failli comme socle de sécurité pour moi". Marchandage : "Comment puis-je apprécier l'authenticité de votre recadrage ?". En accéléré, les premières étapes du deuil (décrit par Elisabeth Kübler-Ross) de la relation thérapeutique laquelle, arrivée à maturité, demande implicitement à se clôturer. Et puis cette demande, de prime abord incongrue : "Monsieur Libois, je peux vous prendre dans mes bras ?". 

La "neutralité affective" proclamée par nos codes de bonne conduite prescrirait de laisser ma cliente sombrer dans l'océan de tristesse où elle surnage. Ah ! la belle hypocrisie professionnelle. Couplée au risque de répéter l'échec primitif : cet état dissocié en réponse à la situation de "savoir ce que l'on n'est pas censé savoir et ressentir ce que l'on n'est pas censé ressentir" (John Bowlby). 

Harold Searles explique comment le client souffre de ne pas avoir pu, bébé, accomplir son élan thérapeutique à l'égard de son parent défaillant et reste, de ce fait, empêtré dans une relation symbiotique non résolue, obstacle à son individuation. Et, comme l'explique bien Alice Miller, c'est pour avoir dissipé cette "confusion de langue entre les adultes et l'enfant" (Sandor Ferenczi) que certains d'entre nous, enfants doués, sont devenus psychothérapeutes. De trop nombreux autres continuent de se rêver comme "nourrisson savant" dans une tentative solitaire de se sauver de leur effroi psychique.


Et l'enfer est pavé de bonnes intentions


Alors que faire : suspendre le cadre thérapeutique ou le liquider ? Faute de pouvoir s'y tenir, le surmonter et sortir par le haut (avec et pour le patient) ou bien s'y soustraire, en sortir par le bas et s'y dérober au détriment de son client ? Sans cadre, c'est abuser de la situation de faiblesse de mon interlocutrice et passer à l'acte de mon propre contre-transfert. Une impardonnable faute du professionnel qui saccage la vulnérabilité de celui qui réclame des soins.

Face à ce dilemme moral, quelle (méta-)règle peut justifier qu'un thérapeute sorte du cadre de travail mis en place avec son client sans, de son propre fait, sortir de son rôle professionnel ? Dans le cas présent, j'ai utilisé le levier du transfert et permis à ma cliente de s'étayer sur Soi, par dérogation consciente aux formes convenues. Tel est parfois le dénouement heureux de la relation thérapeutique. Corollaire méthodologique de cette dérogation, de mon chef, au cadre thérapeutique : la dissolution de l'alliance. 

Coup d'Etat thérapeutique, l'exception à l'asymétrie abroge le caractère exceptionnel de la relation. 

*Situation reconstruite à partir de l'extrapolation de quelques cas cliniques. Que les concerné.e.s acceptent mes condoléances pour la violence symbolique de l'opération et reçoivent ma gratitude pour le travail accompli ensemble.

samedi 15 juin 2013

Masculi(e)n

"Le coaching, c'est pour les gars, la thérapie pour les filles. Et moi, je fais les deux". Dite platement, ma formule d'ouverture traduit bien le positionnement clivé par rapport aux émotions que manifestent, embarrassé.e.s, mes plaignant.e.s. 

Ma chance ? Je peux me la jouer coach Yin ou Yang : 
  • l'entrée mentale, à dominante neurocognitive et comportementale, avec son arsenal de questionnaires standardisés, va brancher le masculin, favori de la prise de tête. Le travail sera d'abord pédagogique : montrer le gain de performance à (re)connaître et utiliser l'énergie émotionnelle. Avant d'être thérapeutique : désamorcer les schémas précoces inadaptés et déjouer par des stratagèmes confusionnant les solutions qui entretiennent les problèmes. Bref, surmonter le détachement et accueillir son ressenti;
  • l'hypnose formelle, l'absorption dans son intériorité et l'abandon à soi délivrent les énergies psychiques nichées dans les interstices corporels, enracinent les ramifications vitales et déployent les arborescences numineuses. Ici la communication thérapeutique est d'emblée diagnostique. Ici se travaille immédiatement l'attachement : réparer les ratés de la socialisation primitive et laisser respirer les enveloppes successives du Moi-Peau, substrat de l'individuation.


Golem

Voilà pour la théorie. Mon expérience de vie et ma pratique professionnelle ont introduit de la nuance dans cette simplification abusive. D'abord, nous faisons tous de l'hypnose sans le savoir. C'est même une condition de revitalisation psychique, comme réinitialiser notre processeur interne et recommencer à neuf. Ensuite, le cerveau, cette merveilleuse machine à simuler la réalité, multiplie la rêverie et explore toutes les possibilités avant de retenir l'option qui lui semble la plus appropriée pour l'action ici-bas. 

Papa, je t'imagine lire mes billets de là-haut. Et me réjouis de te décrypter depuis l'espace des variantes. Papa, de là-haut, sache combien je comprends chaque jour mieux pourquoi tu étais qualifié d'"original". Le temps est venu de me réconcilier avec toi et de rendre au masculin la place qui lui revient. Renaître à soi commence par reconnaître ce que l'on méconnaît déjà. Et, avec Léonard de Vinci, "Plus on connaît, plus on aime".

Fondamentalement, je suis un rejeton du néant, je reviens du désert émotionnel. Nourrisson, je n'avais trouvé comme seule issue à l'emprise primitive sur mon corps que de me réfugier dans ma tête. Papa, de là-haut, que répondre à Maman qui, en plein repas de famille, m'assène : "Tu me dois tout, tu me dois la vie" ? Golem livré à la désolation, il ne me restait qu'à magnifier ma propre dévastation. L'envers du pervers, le revers du narcissique, l'enfer de ses travers : il s'exècre intimement. Et, pour cela, il s'aime sans répit.  


Médée

Enfant, je me rêvais psychiatre. Ma phobie des seringues et des bistouris m'a rendu plus incisif. La philo, c'est aussi moins intrusif. Aujourd'hui, survivant à mon saccage émotionnel, je fais le psy : j'utilise ce que la vie m'a infligé de pire afin que mon client en retire le meilleur pour soi. Papa, de là-haut, réjouis-toi de voir comment je monétise mes compétences acquises dans la confusion familiale. Je les ai ensuite peaufinées avec ma première expérience conjugale. Ah ! que les scénarios de vie ont la peau dure. Papa, de là-haut, que répondre à Maman qui, un bel après-midi d'été, offre un porte-jarretelles à sa petite-fille de 11 ans ?

La fine dentelle psychotraumatique qui s'est imprimée comme ma réalité affective précoce s'est reproduite subrepticement dans le choix de la mère de mes enfants. Comme si j'avais tenté, en tant que fondateur de ma famille adulte, de parachever mon expiation d'avoir été là bébé. Mon apprentissage si familier des états limites au contact de ma mère s'est enrichi d'une descente aux enfers matriarcaux, précipitée avec sa bru. Père privé de mes deux premiers garçons du fait de leur propre mère, ravagée par une jalousie insatiable, mes chairs (dont la chair de ma chair) ont souffert de l'inanité de la justice des hommes et des femmes face à la soif de vengeance sadique de Médée répudiée. Papa, de là-haut, comment as-tu décelé la vérité cachée de celle dont "noires" est l'anagramme ?


Hulk

Aujourd'hui, je déploye les soins de l'âme au service de la reconnaissance du Soi. Je navigue entre Charon, Cerbère et Orphée, croise des silhouettes perdues dans le Mordor, reçois les réclamations de Mânes et les accompagne jusqu'au seuil de la renaissance. Alors, masculin ou féminin, ce qui s'extrait de la crypte réclame un visage humain, sauvé par le rêve du cauchemar archaïque. En cette époque de mariage pour tous, chers masculinistes, salafistes et autres croisés traditionalistes, remerciez l'extraversion des invertis, si révélatrice des infidélités de votre dogmatisme identitaire.

Rescapé touché par l'amour de ma vie, je découvre aussi la joie de travailler avec Frédérique, ma femme féerique, et de partager notre intimité urbaine autour de la périnatalité, dans un dialogue serein entre hommes et femmes, parents et amants. 


mercredi 12 juin 2013

Zèbres

Beaucoup de choses, parfois très inégales*, sont écrites et dites sur les thèmes de la "douance" (au Québec), du "surdouement" (en Europe), du "highly gifted" (en anglais) ou du "zèbre" (pour reprendre l'appellation affectueuse proposée par Jeanne Siaud-Facchin). Bref, "HP" n'est ni Harry Potter, ni Hercule Poirot, ni Hewlett Packard. Simplement : haut potentiel, manière neutre de décrire une forme d'intelligence différente, intégrant étroitement aspects cognitifs et affectifs. 

Avec mes clients adultes, j'utilise le plus souvent l'analogie d'un branchement neuronal en parallèle (ou en arborescence) plutôt qu'en série (ou linéaire). Ce qui illustrerait le traitement spécifique de l'information fournie au cerveau à travers le corps : plus rapide et plus volumineux, avec le risque de courts-circuits et de décalages adaptatifs (ce que Jean-Charles Terrassier appelle "dyssynchronie"). 

Je décris ma propre visée thérapeutique comme "resynchronisateur d'hyperboles" afin de mettre mon vécu au service de mes congénères et leur épargner ma douloureuse prise de conscience lorsque je dus admettre que la soucoupe volante qui m'avait déposé ici 40 ans plus tôt ne viendrait pas me rechercher et que je devais désormais m'acclimater à la cohabitation avec les normopensants.


Quelques lectures

Je vous propose quelques lectures personnelles afin découvrir de l'intérieur (ou se reconnaitre dans) ces jeunes, adultes, couples ou parents habités, parfois encombrés, par un ressenti de décalage par rapport à leur entourage, à leur époque et au monde d’aujourd’hui. Pour rendre compte de ce vécu difficile, parfois handicapant, Christel Petitcollin préconise "surefficient mental", par analogie inverse au déficient mental (situé à l'autre extrême de la courbe de Gauss du quotient intellectuel). 

Un premier pas vers l'acceptation des zèbres, ces animaux hauts en couleur ?


Ouvrages pour professionnels : 


- Ellen Winner, Surdoués. Mythes et réalités, trad., 1997 : un état des lieux de la recherche solidement documenté et nuancé. Dédicacé à son mari, Howard Gardner, à l'origine de la théorie des intelligences multiples.  

- Alice Miller, Le drame de l'enfant doué. A la recherche du vrai Soi, trad., 1983 : comment la trop grande sensibilité corporelle et émotionnelle peut rendre vulnérable aux empoisonnements psychiques. Et - une fois l'enfant doué devenu adulte - comment elle peut encourager des vocations de psychothérapeutes afin d'aider à guérir des traumatismes avec un petit "t".


Livres grand public :


- Elsa Autan-Pléros, Je suis précoce. Mes parents vont bien, 2010 : des outils sous forme de mindmaps (cartes heuristiques) afin de faciliter le dialogue familial "Haute Pression".

- Martin Page, Comment je suis devenu stupide, 2000 : le récit autobiographique d'un mec "trop intelligent pour être heureux" qui cherche à débrancher son cerveau. 

- Mathilde Monaque , Trouble-tête. Journal intime d'une dépression, 2006, le pendant douloureux de l'expérience vécue de Martin Page.


Albums pour enfants : 


- Qui savent déjà lire : Jean-Claude Grumberg, Mange ta main. Un conte pour enfants précoces ou adultes attardés, 2006. Une savoureuse pièce de théâtre qui brode sur la tendance des HP à prendre les choses au pied de la lettre et à involontairement faire compliqué quand cela leur semble trop simple. Autre histoire (vécue) : l'enfant qui se forçait à vider son assiette, faute de trouver le coin dans lequel laisser ce qu'il avait de trop.

- Recommandation de Noémie, 11 ans, pour ceux qui, comme elle, dévorent les livres : Louis Sachar, Des poissons dans la tête, trad., 2008. "Angeline a huit ans, trois ans d'avance à l'école et des poissons plein la tête... Quand ses camarades la traitent de monstre ou de bébé, elle trouve refuge au milieu des immenses aquariums du Musée océanographique" (présentation de l'éditeur).

- Pour tous : l'intégrale des albums de Claude Ponti. Et qui retenir entre Adèle, Anne Hiversère, Pétronille et ses 120 Petits, Okilélé, le Doudou Méchant, Schmélele et l'Eugénie des Larmes, Blaise le Poussin Masqué, Tromboline et Foulbazar ? Peut-être le Nakakoué. Parce qu'il connait le secret.


Ressources Web : 


- http://talentdifferent.expertiseweb.fr : Talent différent. Quand surdoué rime avec Absurdoué. Le blog de Cécile Bost est une mine de ressources afin de mettre en abîme et relativiser ses états d'âme métaphysiques.

- http://www.ehpbelgique.org : le site de l'association Épanouir le haut potentiel. Initialement centré sur les enfants et les adolescents, EHP devient progressivement la plate-forme impartiale de toutes les parties concernées en Belgique.


*PS : les HP, nouvelle "commodity" après le stress il y a quelques années ? A voir l'éclosion spontanée de tant de coachs autoproclamés et dévoués à sauver les zèbres de leur funeste condition, je me régale en relisant la "recommandation au gouvernement de considérer comme une priorité en matière de santé publique l'adoption d'une loi protégeant le titre de psychothérapeute" (CIAOSN, 2004).